Enceintes EPOS M22i

[tecno92]

bonjour,

avant de me lancer dans une recherche + écoutes, quelqu'un a t-il déja expérimenté une association NAIM/EPOS.

le modèle M22i m'attire et j'ai un assez bon souvenir d'un modèle datant de 3 ans dans la gamme EPOS : M16 .

j'attend vos impressions, avis , etc.......

merci

[filip63]

Avec la 12-2 : viewtopic.php?f=4&t=2607

[CasaMusica]

quelqu'un a t-il déja expérimenté une association NAIM/EPOS.

Woui

La M22i, bien qu’équipée de composants relativement similaires à la M12.2, est différente en terme de sonorité. La filiation avec cette dernière n’est pas évidente à l’écoute au premier abord. Les moyens nécessaires à bonne sa bonne mise en œuvre sont autrement plus conséquents. La M12.2 s’apparente à une super LS3/5a avec un grave délié et articulé, un peu plus d’extension dans l’aigu, avec un médium liquoreux de toute beauté mais surtout une capacité à proposer une scène sonore holographique lorsque les enregistrements et les maillons en amont le permettent. Par ailleurs, le son n’est jamais agressif.

Le grave de la M22i, s‘il descend plus bas, semble légèrement moins tenu sauf à utiliser des amplis de forte puissance à grande capacité en courant ou à avoir recours à la biamplification passive, toujours avec des électroniques puissantes. Néanmoins, raccordé à un 250.2, l’impact dans ce registre est saisissant puisque les coups de grosse caisse se répercutent dans le plexus (Rory Gallagher BBC Session Live).

La courbe de réponse dans le haut du spectre de la M12.2 est de type descendante, c’est à dire avec un extrême aigu atténué afin de ne pas vriller les oreilles (typé moniteurs anglais). Sur la M22i, il apparaît légèrement en avant. L’équilibre n’est pas du tout le même. Non pas que l’écoute soit plus fatigante mais l’homogénéité de la M12.2 est plus agréable. S’agissant de la tenue en puissance, elle est, comme celle de la M12.2, phénoménale. Tu ne perçois ni talonnement ni saturation.

La période de rodage minimum est de 100 à 120 heures, selon la nature du signal et sa puissance. Ca n’est réellement qu’après cette période que cette enceinte démontre son immense potentiel. Elle a gagné en homogénéité et surtout en consistance. Les cavaliers de pontage entre les 3 sections du filtre répartiteur doivent impérativement être remplacés par du câble. Des essais de bi câblage ont démontré que cette solution était moins musicale que le mono câblage. Par contre, en biamplification passive (1 ampli pour le boomer + 1 ampli pour le médium et le tweeter), le gain en terme de musicalité était impressionnant.

Elle devra impérativement être posée sur un socle rigide type dalle en béton pour jardin , peu onéreuses. Si des blocs en grès ont donné d’excellents résultats, ceux en granit on drastiquement bridé le potentiel musical puisque le grave était écourté et le médium nasillard.

Le socle livré avec l’enceinte devra être vissé fermement sous l’enceinte pour éviter toute vibration. Il faut les décoller d’au moins 50 cm des murs arrières et très légèrement les pincer vers la zone d’écoute. En terme de câblage, le DNM et le NACA5 n’étaient de très loin pas les plus appropriés. En mono câblage, avec le DNM, le son était assez maigre. Avec le NACA5, le son était nettement plus punchy mais le médium était mis en avant et surtout, la scène sonore se réduisait considérablement. Un essai avec du câble multibrins en cuivre de 4 mm² de section acheté à des fins de tests chez Saturn (5,90 €/ml) a donné d’excellents résultats. La longueur utilisée était de 3,50 m par canal. S’agissant des grilles de protection, tu peux les laisser en place attendu qu'elles ne dénaturent absolument pas l'écoute.

Une fois ces préconisations appliquées, la scène sonore devient très crédible, débordant des enceintes lorsque l’enregistrement l’exige. L’aigu s’adoucit, le médium s’assagit et devient suave, mais également plus rapide que celui de la M12.2, d’où la sensation d’un équilibre différent par rapport à la M12.2. Sur cette dernière, il est moelleux, onctueux. Sur la M22i, il est précis, chantant, toujours sans dureté ou agressivité. Les voix reproduites sont de toute beauté, avec de la matière. La M22i donne l’impression de voir les chanteurs/chanteuses devant soit en leur donnant vie et consistance. La M12.2, pour excellente qu’elle soit dans ce domaine, est plus intimiste.

Le swing est toujours présent et on se surprend vite à taper des pieds. Sur des enregistrements dynamiques, les écarts sont impressionnants. Les solos de batteries ou les lignes de basses sont criants de vérité. Toutes les nuances fines sont perceptibles. Globalement, il n’y a strictement aucun manque lors de l’écoute. Si je préfère le coté moelleux de la M12.2, d’autres préfèrent la précision de la M22i, plus juste sur les grandes masses orchestrales de la musique classique. Mais comme je n’écoute pas ce type de musique…

Les essais ont tous été menés avec mon drive de référence couplé au Dac EMM Labs, le câblage en modulation étant dévolu à des Black Rhodium, celui des HP assurés par de l’Audioquest Volcano. Coté amplification, j’ai essayé de nombreux intégrés et solutions séparées préampli + ampli.

Curieusement, les Lavardin IS et IT se sont effondrés… alors qu’ils donnaient (pour l’IT surtout) d’excellents résultats avec la M12.2. Le Nait 2 était insuffisant lui aussi puisqu’il fallait pousser le volume, générant des duretés désagréables, très vite lassantes . Les Audio Analogue Verdi Cento VT2 et Puccini Settanta, souvent très à l’aise sur de nombreux transducteurs, ont des donnés des résultats très moyens en terme de musicalité. Le mariage semblait totalement inadapté. C’était mou de chez mou…

Le Creek Evo n’a pas permis de mettre en avant les possibilités de la M22i alors que son mariage avec les M12.2 est un bonheur musical. Il était mis à plat… Le Creek Destiny 2 était à la peine lui aussi. Le grave des M22i avait du mal à se développer et des duretés étaient perceptibles. Avec le Evo 5350, les résultats étaient très bons mais ce dernier chauffait de façon importante. Le dispositif de protection thermique intégré s’est d’ailleurs enclenché, m’obligeant à réduire le volume sonore. Le mariage avec le Mc Intosh MA 6900 était superbe en terme de musicalité . Un vrai bonheur.

Dans la catégorie éléments séparés, le couple Nac72/HiCap/140 n’était pas génial. Son dur et scène sonore étriquée, avec des timbres systématiques. Le remplacement du 140 par un 250.2 a apporté une amélioration significative en terme de punch, d’ouverture, de tenue du grave mais surtout les duretés avaient disparues. Pour autant, la scène sonore n’avait qu’un lointain rapport avec la réalité, systématiquement centrée entre les enceintes.

Le passage au 202/HiCap/250.2 a remis les pendules à l’heure puisque la douceur et la précision ont fait leur apparition au coté d’un punch ravageur . L’enceinte s’est réveillée d’un coup. Dans ce registre, elle a même devancé la combinaison M22i + Mc Intosh Mc 6900 . C’est dire ! Moins éloquent, moins raffiné mais plus entraînant. Pour le fun, j’ai essayé la combinaison M22i + Nait XS + HiCap. Et là, surprise Elle n’était pas en reste par rapport aux deux dernières combinaisons citées puisque le Nait XS les drivait sans la moindre difficulté. Tout y était. Même la scène sonore ! Il n’y avait rien à redire coté musicalité, le mariage était excellent. Punch, swing, élégance et délié. Vraiment une très bonne combinaison pour un prix encore abordable. Le propriétaire du Mc 6900 n’en est pas revenu. Il est vrai que son achat a été justifié par l’acquisition des Focus Audio FS688, grandes consommatrices de courant.

Au prix proposé, les M22i sont de très bonnes enceintes, éminemment musicales, jamais agressives sans pour autant faire preuve d’un excès de douceur, proposées à un tarif attractif. Comme tous les bons produits, elles exigent une mise en œuvre précise. Mais avec un bon mariage, le résultat est renversant de musicalité, même si je préfère personnellement les M12.2 que je trouve plus neutres, plus naturelles avec leurs limites. Coté WAF, elles ne devraient pas poser de problème d’intégration.

[bernard lapeyre]

Ca c'est du CR

[Timmons]

Je ne sais pas pourquoi mais mon petit doigt me disait que casamusica sortirait du bois dès lors qu'on parlerait d'epos. D'ailleurs il m'a pris de vitesse puisque que j'allais proposer qu'il intervienne. je profite de ce moment pour qu'il nous dise ce qu'il pense des epos M12i par rapport à M12.2. Question posée il y a fort longtemps dèjà. Je peux avoir raté la réponse.

[CasaMusica]

Je ne sais pas pourquoi mais mon petit doigt me disait que casamusica sortirait du bois dès lors qu'on parlerait d'epos. D'ailleurs il m'a pris de vitesse puisque que j'allais proposer qu'il intervienne. je profite de ce moment pour qu'il nous dise ce qu'il pense des epos M12i par rapport à M12.2. Question posée il y a fort longtemps dèjà. Je peux avoir raté la réponse.

Bonsoir Timmons,

le sujet Epos a déjà été abordé sans que je n'intervienne... Pour le reste, les différences entre la M12i et la M12.2 sont limitées au seul haut du spectre puisque les M12i vont plus loin que les M12.2 en terme de définition dans l’aigu. Il n’est aucunement plus présent mais simplement plus résolvant, plus soyeux. On perçoit mieux les micro-informations malgré une bande passante totalement identique. Les extinctions de notes sont plus perceptibles et durent plus longtemps. La différence est extrêmement plaisante. Le filtre est pourtant strictement le même que celui des M12.2 en terme de valeurs et références des composants. Idem pour le câblage et l'isolant.

Par contre, les M12i sont tout aussi capricieuses – c’est un euphémisme ! - que les M12.2 quant aux pieds supports à utiliser. Pour ma part, j’avais comparé ces dernières avec des pieds Target MR50 lestés, des Target à 3 points dont l’embase en forme de T (2 pointes derrière et une devant) est constituée de tubes de section rectangulaire (je ne me rappelle plus la référence et ils ne figurent plus au catalogue), lestés eux aussi et les Epos ST12i dédiés à la M12i.

Musicalement, le Target 3 points était très nettement le plus performant. Il était pourtant le moins cher du comparatif. Ces pieds le permettant, j’avais fait des essais en le tournant, avec deux pointes devant et une derrière. Le résultat était catastrophique ! Le grave avait totalement disparu, le son sortait littéralement des enceintes… Exit la scène sonore…

La conclusion était sans appel : à partir d’un même pied, avec la même enceinte et le même système, on pouvait obtenir soit d’excellents résultats, soit être tenté d’incriminer injustement la qualité de l’un des dits maillons… Comme quoi la qualité d’un système n’est pas seulement tributaire de son maillon faible mais surtout de son installation.

Le pied Epos ST12i bridait le grave et mettait le haut-médium en avant. Le MR50 était bon à condition de le lester significativement. Si la M12.2 chante bien avec des pieds légers mais rigides, la M12i exige des pieds lourds et rigides pour s’exprimer pleinement.

Je précise que mes comparatifs M12.2 vs M12i ont été fait avec des M12.2 de série puisque les miennes ont été sérieusement améliorées (self Mundorf, résistance Rikken, condensateur Jenzen, câblage Shunyata, panneaux Deflex, nouveau bornier). Pour mes M12.2 personnelles, j’utilise les pieds Epos ST12 lestés de plombs et soudés. Mes M12.2 sont vissées dessus via des inserts.

Si tu n’utilises pas le pieds parfaitement adapté, le résultat ne sera pas très bon. Le grave sera écourté et le médium projeté. La scène sonore se réduira. Exit l’équilibre et l’homogénéité.

Les cavaliers des borniers des M12i sont bien évidemment impérativement à remplacer par des fils de qualité. Pour jolis qu’ils soient, ils limitent la définition. Il faut mettre au moins 4 plots de Blue Tak entre les enceintes et les pieds. Le bi câblage de la M12i n’apporte pas grand chose. Il vaut mieux opter pour du mono câblage avec un câble de qualité. Pour révéler leur potentiel en terme de scène sonore et de cohérence, il faut éviter le NACA5, même avec un Nap250..

Avec un Nac72, même bodybuildé avec une HiCap, la scène sonore ne s’étalera pas comme elle le ferait avec des préamplis d’autres marques. Je sais bien qu’il s’agit d’un parti-pris délibéré de Naim mais tu devrais néanmoins faire un essai, histoire de découvrir l’immense potentiel des M12i. Attention toutefois, ce sera introduire le loup dans la bergerie…

[Timmons]

Bonsoir casamusica,

Je te remercie pour ce CR parfaitement illustré et vécu.

[CasaMusica]

Bonsoir casamusica, Je te remercie pour ce CR parfaitement illustré et vécu.

j'avais oublié une précision : les matériaux des membranes du tweeter et du boomer de la M12i diffèrent de ceux de la M12.2. Le moteur du tweeter est totalement différent lui aussi. Et pourtant, à l'écoute, le résultat hors extrême aigu est le même.