Un peu de lecture pour comprendre (un peu) les tailles de diamant/
Un copier/collé tiré de "VinylEngine":
"Je vous la taille comment? Conique, elliptique, exotique?
Si nos grands-parents pouvaient presque se tailler des allumettes pour en faire des aiguilles de phonographe, au moins deux (r)évolutions survenues entretemps requièrent du vinyliste les plus grands soins dans le choix de son phonolecteur:
La venue du microsillon, dès 1950, a normalisé la largeur de sillon disponible, de l'ordre de 0,075mm (minimum de 0,040), celle de la gravure stéréo, à partir de 1957, l'utilisation d'un sillon dont les deux flancs, formant un angle de 90% portent respectivement les modulations droite et gauche (procédé X de Westrex).
Analogies automobiles
Les premières pointes de stylet étaient sphériques/coniques. Mais comme la vitesse de lecture et la bande passante exigée requéraient pour le rayon des "zigzags" que pouvait comporter le sillon une valeur inférieure à sa largeur, une pointe conique était soumise à un effet de pincement (pinch) facteur de distorsions. Tout comme une bille qui tiendrait dans le "V" d'une encoche serait bloquée par un virage trop serré de cette encoche et contrainte à "remonter" à une hauteur où la largeur du V soit suffisante.
Pour reprendre une autre analogie, automobile celle-là, et tout comme le rayon de braquage d'une automobile est inversement proportionnel à son empattement (une voiture courte s'inscrit mieux en courbe), on en est arrivé, pour "réduire l'empattement" de la pointe et faciliter son suivi des méandres du sillon, à retenir une forme elliptique, avec un grand axe perpendiculaire à celui du sillon: La pointe se mit à ressembler à une amande: Rien devant, rien derrière, tout dans les flancs!
C'est alors que survint une troisième "révolution", mais sans doute trop révolutionnaire puisqu'elle fit long feu, celle de la tétraphonie, pour laquelle une des solutions techniques proposées (CD4) constituait à surimposer au signal stéréo un signal pour les canaux "arrière" encodé entre 20 et 40 khz. Les cellulistes firent donc de nouveaux et gros efforts pour développer des tailles qui permettraient une lecture au delà des 20khz, en l'on vit arriver les tailles dites hyperelliptiques, telle la Shibata ou la Stereohedron, où le profil de l'amande ressemblait de plus en plus à une lame de couteau.
Avec comme conséquence que le couteau, trop acéré, pouvait parfois tailler dans les flancs du sillon pour en enlever de la matière: Les premières tailles van den Hul furent particulièrement redoutées pour leur propension à se transformer en burin au plus minime désaxement!
Vingt cinq ans plus tard, même van den Hul en est revenu à des tailles légèrement moins agressives, mais si les géométries de taille hyperelliptique se sont rapprochées il est devenu très difficile de s'y retrouver dans les différentes dénominations ou marques déposées utilisées par les constructeurs: Rien qu'Ortofon en propose au moins sept différentes, certaines déclinées dans différentes dimensions. La plus élaborée, tout au moins celle proposée sur les modèles les plus coûteux, semble être la taille "Replicant" propre à la maison, suivie par la Shibata (que l'on prétendait un temps dépassée), la FG (Fritz Geiger), la Fine line, l'Ortoline et la simple elliptique.
Chez d'autres, on trouve des tailles VdH, super fineline, Trigon, MicroRidge ou microline, et bien d'autres, toutes plus ou moins inspirées des travaux fondamentaux de Weinz (taille Paroc). Généralement le soin apporté à choisir la pierre et son orientation cristalline, et le polissage après taille, comptent tout autant dans la performance sonore et son maintien dans le temps que la seule forme de taille.
Si la géométrie de taille de la pointe qui plonge dans le sillon est déterminante, d'autres éléments influent sur la lecture et la tenue mécanique de l'équipage mobile. On distingue par exemple
les "diamants" qui se réduisent à une pierre à peine visible enchassée, voire simplement collée au bout d'un cône ou batonnet d'une matière moins noble (titane, acier, saphir), dits "bonded tip" et
ceux où pointe et batonnet sont constitués d'un seul diamant (diamant nu), de plus grande longueur et donc nettement plus coûteux.
L'une et l'autre version peuvent être fixées au levier porte-pointe par collage ou enchassées dans ce dernier, solution longtemps garante d'une meilleure tenue.
Et l'on distingue encore différentes formes et matériaux pour le levier porte-pointe: Aluminium, beryllium, bore, voire même, ici aussi, le saphir, le rubis ou le diamant introduits par Dynavector mais depuis retenus par d'autres.
Chacun a enfin ses autres secrets. Jan Allaerts est ainsi très fier, si l'on en croit son distributeur pour l'Allemagne, d'avoir récupéré, avant que l'entrepôt ne brûle, les dernières balles d'un caoutchoux ancien, de l'époque d'avant que la pollution généralisée n'aille contaminer jusqu'aux hévéas les plus reculés et changer les caractéristiques élastiques de leur jus, le rendant dorénavant impropre à l'amortissement des leviers cantilevers. A ceci, Clearaudio répond par un montage de ses bobines qui dispenserait de cet amortissement...
Le cantilever est-il meilleur quand il est rose (rubis)?. Ou quand il est gris (bore)?
Va savoir...Certaines des cellules les plus prestigieuses se contentent d'aluminium!
Retenons cependant au moins deux critères pour guider un choix:
On préfèrera au diamant conique un diamant hyper-elliptique, la seule exception pour confirmer cette règle étant la Denon DL-103, dont les autres qualités font oublier sa taille grossière.
On préfèrera au diamant enchassé un diamant nu."
Ce texte est tiré, je le répète, de "VinylEngine", et extrait d'un article intitulé "Un peu de biologie cellulaire", lisible intégralement ici:
http://www.vinylengine.com/un-peu-de-bi ... aire.shtml
