Pour poursuivre la "comparaison" du CDS3 avec le CDX2, il est évident que leur "philosophie" générale de reproduction de la musique est différente. Avec le CDX2 c'est le tonus, la nervosité, la dynamique qui sont au premier plan. La musique s'impose à vous. C'est séduisant, chaleureux, un peu systématiquement démonstratif. Avec le CDS3, on est dans la majesté, l'élégance, la sérénité, la limpidité, l'espace. On s'immerge dans la musique. C'est plus neutre, peut-être moins immédiat.
Indépendamment de ces grands traits qui peuvent plaire ou non, et il n'est pas inconcevable qu'on puisse préférer le CDX2 (m'enfin quand même), très rapidement sur chaque critère de jugement pris individuellement le CDS3 s'impose aussi.
D'abord pour l'image. On est dans la musique, il n'y a plus de canal gauche ou droit. L'espace est beaucoup plus large mais pas artificiel, on perçoit mieux l'ambiance, c'est très ouvert. Les plans sonores sont très bien étagés (Cantates de Bach).
Ensuite les timbres.Ils sont très fidèlement reproduits, somptueux, riches, mais très naturels (Scarlati par Seminario Musicale et Gérad Lesne). Le violon est vrai, acide juste comme il faut avec des harmoniques très émouvantes. La moindre inflexion des voix est présente, le micro vibrato de Fitzgerald (Easy Living), on a l'impression de percevoir l'émotion ou le sentiment de l'artiste lui même.
La dynamique générale est impressionnante et on a aucune projection de la musique quand le niveau monte. Les attaques et l'extinction des notes sont très franches (Variations Goldgerg Gould, guitare de Joe Pass).
Un des arguments publicitaires de Naim est la qualité "analogique" de la reproduction musicale de ce lecteur, et le qualificatif n'est pas fallacieux.
Pour faire plaisir à tout le monde je dirais que l'équilibre spectral est remarquable. Le grave est bien présent et très propre, et l'aigu est très fin et très réaliste sans brillance artificielle.
On est tenté de monter le volume et ceci sans aucune fatigue auditive. Et là, il faut reconnaître que les SBL sont royales (ces babas ont un potentiels inoui), tout comme le 52 qui laisse manifestement tout passer. J'ai l'impression d'une grande homogénéité, d'une totale cohérence.
Réellement la musicalité de ce lecteur est enchanteresse. Le mariage "New série" et "Olive" est parfait, au moins dans ce type d'assemblage. Il faudra que je m'attache à plus décortiquer le ressenti pour certains disques pour mieux illustrer ce qu'il transmet d'émotion, de sérénité, et ceci quelque soit le type de musique qu'on écoute.
Le CDX2 ne démérite pas, et garde toutes ses qualités pour sa catégorie, mais le CDS3 est nettement au dessus (y compris pour le tarif, il faut le reconnaître). On en vient à se demander ce qu'ils ont pu trouver pour le CD555.
J'espère ne pas vous avoir saoulés...
