doctor diamond a écrit :La partie Smetana (...) m'a bien plus aussi...
Il est notoirement connu qu'on n'a jamais approché et qu'on n'approchera jamais la Moldau de Smetana de ce disque F. Fricsay que tu as

. Je pense que Smetana a eu une vision prémonitoire en l'écrivant, qu'il savait qu'un jour un grand homme, un immense artiste, donnerait de sa musique une image transcendente du fleuve s'écoulant dans la campagne de la Bohême comme s'il s'agissait de rendre "visible" l'image de ce fleuve et les sensations estivales de cette région superbe! Pour toutes les œuvres il y a plusieurs excellentes interprétations possibles et toutes aussi bonnes bien que différentes, mais il y a des exceptions où, rarement, hyper rarement, un artiste ou des artistes donne(nt) d'une œuvre une interprétation pour le firmament, quelque chose d'inapprochable, un peu à la Montaigne et La Boetie "parce que c'était lui, parce que c'était moi". Ces disques sont rares et à garder au chaud, avec une petite pastille sur le disque (mon cas) quand le compositeur et l'interprète ne font plus qu'un, voire quand l'interprète sublime l'œuvre, la rehausse encore davantage que dans sa conception initiale... Chai pô, je pense au concerto pour violoncelle de Dvorak avec Celibidache et Jacqueline Du Pré, à la 8ème de Bruckner par Wand / Berlin en 1998 (ou la même symphonie par Celibidache avec Munich), à Mravinsky à Moscou en 1959 avec la 4ème de Tchaïkovski, à la Mer par Boulez dans les années 60... Ces disques sont en eux mêmes des "œuvres d'art total", qui rendent la démat. impossible, parce qu'on sent ce besoin de toucher un support physique, de la malaxer avec nos doigts, de regarder l'image en se disant "cet objet, c'est une partie non négligeable de l'histoire artistique de l'humanité".