Je ne sais pas s'il a déjà été cité par ici, mais puisque que l'on parle de Texier, j'en profite pour glisser cet opus, avec le fiston au sax-alto,clarinette-alto et clarinette, et Tony Rabeson à la batterie.
Les trois musiciens se sont inspirés du film "Remparts d'argile" de Jean-Louis Bertuccelli afin de composer, improviser et jouer ces musiques.
Le résultat est vraiment excellent pour mes petites feuilles de choux...Texier & co prouvent une fois encore qu'ils ont une capacité exceptionnelle à transmettre des ambiances et des émotions, que je qualifierai de palpables...
Bon, étant fan de Texier je ne suis probablement pas le plus objectif

Cerise sur le gâteau, il s'agît d'un format HDCD de haut vol...une fois dans le cdx2, j'ai toujours beaucoup de mal à le retirer tant je sais qu'il y a peu de chance que la galette suivante soit du même niveau

Une petite anecdote pour conclure...j'avais également eu la chance d'assister, il y a de cela une bonne quinzaine d'année, à l'une des prestations du trio dont il est question.
Ce concert eu lieu dans un petit bled de la Meuse profonde dont j'ai oublié le nom. La salle dont j'ignorai l'existence pouvait accueillir grosso modo cinq cent convives. C'était dans un vieux bâtiment, ressemblant plus à une église qu'à une salle de spectacle...
Il devait y avoir environ une centaine de personnes, l'atmosphère qui y régnait était des plus étrange...une aussi grande salle qui semblait quasiment vide pour Texier me semblait alors un véritable sacrilège...mais bon, comme je l'ai dis plus haut, nous étions en Meuse
Texier père et fils, accompagnés de Tony Rabeson arrivent sur scène et reçoivent quelques faibles applaudissements...
A ce moment, je m'étais dis: mais ou a-t'on atterri? étant relativement proche de la scène, je pouvais lire le même questionnement sur le visage de nos héros...
Le premier morceau, un thème connu de l'album cité plus haut, avec une bonne dose d'improvisation m'emporte littéralement...
Au bout d'une dizaine de minutes les musiciens achèvent ce morceau en transe...et là...stupeur et tremblements...rien...absolument rien...
un silence de mort, un silence apocalyptique...le néant absolu durant environ Une Éternelle Minute
Texier et consort se regardaient sur scène...j'imagine avec doutes et interrogations mutuelles...mais qu'est ce qui ne va pas? a t'on si mal jouer?
Mais ils n'aiment pas le jazz?...On s'est peut être trompé de salle?
Imaginez vous cette interminable minute de détresse...ce calvaire qu'ils ont du endurer...les remises en cause de leur travail, de leur jeu...de leur raison de vivre....
Et...d'un seul coup, comme un volcan qui n'attend que d'exploser, comme le cri d'un nouveau né hurlant en sortant du ventre de sa mère...ect...
nous nous sommes tous mis à applaudir et hurler...pire que des ados à un concert de métal...durant au moins cinq minutes...
En fait le public, et moi le premier, avons été littéralement envahis, scotchés, subjugués par ce que nous venions de voir et d'entendre...hallucinant....jamais dans un concert je n'avais, et n'ai pu à nouveau ressentir quelque chose d'aussi dément, tout en étant en symbiose totale avec le public...
La suite du concert fût vraiment excellente, et ces merveilleux musiciens nous ont même fait l'honneur de venir boire quelques bières avec nous à la fin, au petit bar improvisé pour la circonstance...
Bon je me rend compte que pour cette petite anecdote, j'ai presque rédigé un roman...j’espère ne pas avoir trop ennuyé ceux qui auront eu la patience de tout lire...
