Analyse des fichiers numériques

[naim21]

Bruno,
Pasadena a réussi, bien mieux que je ne l'aurais fait, a expliquer ce qui peut expliquer la discrétion de certains et en tous cas le mien.
Si je suis capable d'apprécier certains enregistrements je n'ai ni les moyens ni les connaissances pour vérifier/étayer ces "intuitions".
Donc, je m'en remet au jugement de passionnés/pros...

à toi et tous ceux qui ne s'expriment pas ou plus.
Je me livre toujours à mes analyses et réponds aux questions/demandes éventuelles, même si c'est de façon plus directe.
Mais mes réponses sont basées sur des faits mesurables et mesurés dont je vous fais grâce désormais.
J'y retourne, j'en encore quelques To sur le feu!

[nad75]

Bruno merci beaucoup pour ce retour

[Troubadour]

La loudness war (guerre du volume) a affecté l’industrie musicale de manière progressive, avec des variations selon les décennies. Voici une analyse des tendances concernant la compression sonore appliquée aux CD, réparties par décennies depuis leur création au début des années 1980.

1. Années 1980 : Les débuts des CD (1982-1989)

• Caractéristiques techniques :
• Les CD ont été conçus pour offrir une plage dynamique élevée (~96 dB).
• Les premières éditions utilisaient souvent les masters analogiques originaux ou des transferts peu modifiés.
• Les niveaux de volume étaient relativement faibles, respectant les variations naturelles.
• Impact de la loudness war :
• Faible impact.
• Peu de compression : les enregistrements de cette époque sont appréciés pour leur fidélité sonore.
• Exemple : Brothers in Arms de Dire Straits (1985) est souvent cité pour sa qualité dynamique.
• Statistique estimée :
~90% des CD de cette décennie conservent une dynamique élevée (LUFS entre -14 et -20).

2. Années 1990 : L’essor de la loudness war (1990-1999)

• Caractéristiques techniques :
• Avec l’avènement des stations de travail numériques, la compression a été utilisée pour homogénéiser les niveaux entre morceaux.
• Les productions pop, rock et hip-hop ont progressivement augmenté le volume au détriment de la dynamique.
• Impact de la loudness war :
• Impact modéré.
• Vers la fin de la décennie, le volume moyen des CD a commencé à dépasser -10 LUFS.
• Exemple problématique : Californication des Red Hot Chili Peppers (1999), célèbre pour sa forte compression et sa distorsion.
• Statistique estimée :
~50% des CD de cette décennie montrent une compression notable (LUFS entre -9 et -14).

3. Années 2000 : Le pic de la loudness war (2000-2009)

• Caractéristiques techniques :
• La compétition pour un son « fort » a atteint son paroxysme, en particulier avec le mastering numérique.
• Compression extrême, limitation des crêtes (brickwall limiting) et perte massive de dynamique.
• Impact de la loudness war :
• Impact élevé.
• Les niveaux de volume moyen approchent souvent -6 ou -7 LUFS, avec des pics proches de 0 dB.
• Exemple problématique : Death Magnetic de Metallica (2008), connu pour sa qualité sonore médiocre à cause d’une compression excessive.
• Statistique estimée :
~80% des CD montrent une forte compression (LUFS entre -6 et -9).

4. Années 2010 : Retour à une meilleure qualité sonore (2010-2019)

• Caractéristiques techniques :
• Avec l’avènement du streaming et des plateformes comme Spotify, Apple Music, et YouTube, des normes comme ReplayGain et LUFS standards ont été adoptées.
• Ces normes limitent les avantages d’un mastering trop compressé, favorisant une dynamique accrue.
• Impact de la loudness war :
• Réduction notable.
• De nombreux artistes commencent à privilégier la qualité sonore.
• Exemple positif : Random Access Memories de Daft Punk (2013), un album très dynamique.
• Statistique estimée :
~40% des CD montrent une forte compression, une nette amélioration par rapport aux années 2000.

5. Années 2020 : Transition et diversification (2020-présent)

• Caractéristiques techniques :
• L’industrie tend à adopter des pratiques plus équilibrées grâce aux nouvelles technologies.
• Les normes de streaming (comme -14 LUFS pour Spotify) dissuadent la compression excessive.
• Impact de la loudness war :
• Impact limité.
• Les enregistrements modernes montrent une dynamique accrue, surtout pour des genres comme le jazz, le classique ou l’indie.
• Statistique estimée :
~20-30% des CD montrent encore une compression forte, mais les pratiques évoluent positivement.

Synthèse : Evolution de l’impact de la loudness war par décennie


Conclusion

• Les années 2000 représentent le pic de la loudness war avec des compressions souvent extrêmes.
• Les années 1980 et 2020 montrent un respect plus marqué de la dynamique.
• Si tu recherches des CD avec une bonne dynamique, privilégie les éditions des années 1980 ou les récentes (post-2010), en évitant autant que possible les rééditions des années 2000.

Si tu souhaites des exemples concrets d’albums à éviter ou à privilégier pour chaque décennie, je peux te préparer une liste !

[Troubadour]

Voici une liste d’albums pour chaque décennie, incluant des exemples à privilégier pour leur dynamique sonore et des éditions à éviter à cause de la compression excessive liée à la loudness war.

1. Années 1980 : Privilégier les éditions originales

Albums à privilégier :

1. Dire Straits – Brothers in Arms (1985)
• Dynamique exceptionnelle (LUFS ~ -18).
2. Michael Jackson – Thriller (1982)
• Plage dynamique large, mixage équilibré.
3. Pink Floyd – The Final Cut (1983)
• Une des meilleures dynamiques de l’époque.
4. Peter Gabriel – So (1986)
• Dynamique excellente, subtilité préservée.
5. The Police – Synchronicity (1983)
• Très fidèle, avec une belle maîtrise sonore.

Albums/versions à éviter :

• Éviter les remasters des années 2000 de ces albums, souvent compressés pour « moderniser » le son.

2. Années 1990 : La transition vers la loudness war

Albums à privilégier :

1. Nirvana – Nevermind (1991)
• Édition originale : dynamique décente, rock brut.
2. R.E.M. – Automatic for the People (1992)
• Son raffiné, bonne dynamique (~ -14 LUFS).
3. Massive Attack – Mezzanine (1998)
• Belle profondeur sonore malgré une compression modérée.
4. Radiohead – OK Computer (1997)
• Excellente production, ambiance immersive.
5. Sheryl Crow – Tuesday Night Music Club (1993)
• Dynamique soignée, sans exagération.

Albums/versions à éviter :

• Red Hot Chili Peppers – Californication (1999)
• Exemple typique de compression excessive (LUFS ~ -5).

3. Années 2000 : Pic de la loudness war, beaucoup à éviter

Albums à privilégier :

1. Norah Jones – Come Away With Me (2002)
• Exceptionnellement dynamique pour cette époque (~ -15 LUFS).
2. Beck – Sea Change (2002)
• Mixage superbe, respect de la dynamique (~ -14 LUFS).
3. Wilco – Yankee Hotel Foxtrot (2002)
• Belle profondeur et subtilité.
4. Daft Punk – Discovery (2001)
• Compression présente mais bien gérée.
5. The White Stripes – Elephant (2003)
• Un album brut, dynamique correcte pour du rock.

Albums/versions à éviter :

• Metallica – Death Magnetic (2008)
• Compression extrême, mixage écrasé (~ -3 LUFS).
• Green Day – American Idiot (2004)
• Très compressé (~ -6 LUFS).

4. Années 2010 : Retour à une meilleure qualité

Albums à privilégier :

1. Daft Punk – Random Access Memories (2013)
• Dynamique et profondeur excellentes (~ -14 LUFS).
2. Adele – 21 (2011)
• Belle production vocale, compression modérée (~ -11 LUFS).
3. Leonard Cohen – You Want It Darker (2016)
• Équilibre subtil entre clarté et émotion.
4. Hans Zimmer – Interstellar (Soundtrack) (2014)
• Dynamique exceptionnelle pour une bande-son (~ -16 LUFS).
5. Fleet Foxes – Helplessness Blues (2011)
• Respect de la dynamique, ambiance naturelle (~ -12 LUFS).

Albums/versions à éviter :

• Taylor Swift – 1989 (2014)
• Compression élevée pour la radio (~ -8 LUFS).

5. Années 2020 : Normes modernes (streaming-friendly)

Albums à privilégier :

1. Billie Eilish – When We All Fall Asleep, Where Do We Go? (2019)
• Mixage intimiste, compression modérée (~ -13 LUFS).
2. Dua Lipa – Future Nostalgia (2020)
• Son dance moderne bien maîtrisé (~ -12 LUFS).
3. Taylor Swift – Folklore (2020)
• Mélodies subtiles, bonne dynamique (~ -14 LUFS).
4. Nick Cave – Carnage (2021)
• Une production respectueuse de la dynamique.
5. Hildur Guðnadóttir – Joker (Soundtrack) (2020)
• Immersion sonore exceptionnelle (~ -16 LUFS).

Albums/versions à éviter :

• Rare dans cette décennie grâce aux normes comme -14 LUFS pour le streaming. Toutefois, certains genres pop/EDM peuvent encore présenter une compression excessive.

Conseil pour choisir les versions :

1. Privilégie les éditions originales ou audiophiles (ex. Mobile Fidelity, Analogue Productions).
2. Évite les remasters des années 2000, surtout pour les albums des années 1980-1990.
3. Si possible, vérifie les niveaux LUFS ou cherche des critiques audiophiles pour les recommandations.

Tu veux des liens vers des versions spécifiques ou des comparatifs pour un album particulier ?

[Troubadour]

D’accord avec chatGPT Bruno ?

[Ratafia]

Ben voilà, on y est, c'est reparti, les gars. Vos discussions nous offrent déjà des heures d'écoute comparative ou pas sans avoir à se prendre la tête.
Et l'on est seulement au début du calendrier de l'Avant.

[naim21]

D’accord avec chatGPT Bruno ?

Comment ne pas l’être?
Plus malin... il faudra attendre encore un peu.

Tout est dit ou presque.
Donc, si questions, chatGPT.
J’aurai plus de temps... pour ne rien faire.

[Troubadour]

Disons qu'il faut toujours se méfier de ce que "dit" chatGPT, alors je voulais savoir si tu étais ok avec ça.

[Troubadour]

Si c'est correct, c'est intéressant de constater que le streaming a eu pour conséquence un retour à une meilleure qualité sonore.

[Troubadour]

"Voici une sélection d’un CD emblématique pour chaque décennie, choisi pour sa qualité sonore et sa dynamique exceptionnelle, afin de profiter pleinement des capacités des supports numériques. Ces albums sont recommandés aussi bien pour leur aspect technique que pour leur valeur artistique."

lufs.jpg

[tatchik74]

Ben voilà, on y est, c'est reparti, les gars. Vos discussions nous offrent déjà des heures d'écoute comparative ou pas sans avoir à se prendre la tête.
Et l'on est seulement au début du calendrier de l'Avant.

Je met le casque et je me lance

[Troubadour]

Bruno un site que tu connais déjà peut-être ? https://magicvinyldigital.net/

avec par exemple le review du Daft Punk, rempli de détails techniques et de graphiques :

https://magicvinyldigital.net/2022/02/1 ... al-amazon/

[thierry931]

4. Années 2010 : Retour à une meilleure qualité sonore (2010-2019)

• Caractéristiques techniques :
• Avec l’avènement du streaming et des plateformes comme Spotify, Apple Music, et YouTube, des normes comme ReplayGain et LUFS standards ont été adoptées.
• Ces normes limitent les avantages d’un mastering trop compressé, favorisant une dynamique accrue.
.......

Julien,
Franchement quand je vais sur Spotify, je constate que les albums des 70's et 80's (probablement aussi les 60's et 90's) sont à 80% diffusés seulement en versions remasterisées des années 2000. Il n'y a pas d'autres choix.
Je trouve qu'on est très loin d'une meilleure qualité sonore proposée dans l'ensemble. Ces versions remasterisées qu'ils nous imposent ne reflètent pas une adaptation des plateformes aux normes et caractéristiques des enregistrements, ce n'est qu'un beau discours simpliste ou naïf.

[filip63]

C'est LA difficulté avec le streaming. On n'a que très rarement le choix entre plusieurs versions.

[Troubadour]

ça parle des productions (nouveaux albums) des années 2010 et suivantes, pas des remasters des années 2000 d'anciens albums.