Je me rappelle quand j'étais à l'âge où les filles commençaient à devenir intéressantes, j'avais un copain dont le grand frère écoutait du "rock", dans une chambre commune pleine de posters de types assez inquiétants avec leur air farouche. C'étaient les patt'd'èph, les horribles couleurs des fringues en tergal, les cheveux assez longs.
On écoutait des 33 tours que j'enregistrais sur mon magnétophone à cassette Grundig ( cassettes Fe BASF 60mn), en le posant devant les enceintes de chez mon pote; inévitablement on entendait sur les 1ères secondes d'enregistrement le parquet qui grinçait quand je m'éloignais, et les craquements des disques "fidèlement" retranscrits. il ne me restait plus qu'à réécouter les trésors chez moi ou à l'arrière de la 304, avec un de ces écouteurs couleur crême qui ressemblait à un appareillage pour les vieux sourds.
J'ai redécouvert et racheté une de ces découvertes, et bon dieu surprise, ça a bien vieilli!
C'est l'album "On the level" de Status Quo. 4 grands-britons qui attaquent bille en tête sur "Little lady", qui enchainent des titres boogiestes comme "I saw the light" en enroulant des refrains accrocheurs et roulants. L'époque était aux solos de guitare qui se devaient de monter haut dans les tours (c'est à dire les aiguës). Un phrasé de jeune frappe ("I saw the light"), un tube en or que j'ai dû réécouter des centaines de fois aussi fort que le hp mono de mon magnéto le permettait ("Down down"), une reprise réussie de R.Berry ("Bye bye Johnny"), et sans doute des écoutes en s'entrainant à "l'air guitar" avant la lettre.
Du rock à l'ancienne, dans l'ombre des groupes mythiques de l'époque, même que mon oncle (qu'il soit béni pour m'avoir initié au rock, au bowling et à la joie de vivre) disait que Status Quo c'était "toujours pareil", mais moi j'aimais bien, et c'est resté, madeleine sonore. Allez, "down down, double down, get down double down!!!...").
Ah oui sinon, ne pas confondre Status Quo et Status Quo, ce groupe qu'il est devenu par la suite avec de fadâsses "In the army now" et autres couillonades "pop-rock"...
