Bonsoir,Frederic a écrit :J'ai un ami Anglais qui numérise ses vinyls pour me faire des copies, le résultats est étonnant et vraiment très très bon...sur un gros système, et meilleur que la version cd du commerce, du même vinyl!Il y a quelques années, je me suis "amusé" à numériser quelques vinyls avec un logiciel de base.
Sur mon ancien système, je n'entendais pas trop la différence.
F.
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Partant du fait que les matrices "vinyle" actuellement produites sont normalement issues des masters destinés aux CD, donc en 16/44,1 (pour la quasi totalité des enregistrements numériques), le résultat peut paraitre meilleur... parce que différent. Chaque lecture de LP est une source quasiment unique qui dépend d'un nombre de facteurs très élevé. La numérisation d'un LP "récent" (issu donc de données numériques) est une interprétation faite par le système de lecture, la correction RIAA, la préamplification, les convertisseurs A/D et "les éventuels" traitements que le "numérisateur" aura voulu faire subir au signal recueilli.
L'expérience montre qu'avec un système d'acquisition correct (comme peuvent l'être mes vieux objets sonores vintage), une rapide observation du signal acquis lors de la numérisation affiche une coupure nette de tout ce qui dépasse 22kHz (masters CD obligent). Cela pour la technique.
Pour le résultat sonore de ces numérisations, j'ai fait, là aussi, quelques essais.
Avec mon vieux système de lecture, pour un enregistrement récent, les résultats CD/LP numérisé ne marquent pas de réelle différence auditive.
Avec des enregistrements aussi vintage que mon vieux système de lecture, là on rentre dans une autre problématique... et souvent, malheureusement, ce n'est pas en faveur du CD. Il existe malgré tout des exceptions, notamment lorsque l'ingé-son qui AVAIT fait l'enregistrement FAIT le transfert numérique et l'édition du mastering. En Jazz, un certain RVG nous a livré des merveilles absolument remarquables, les CD étant de véritables perles.
Mais, car il y a un mais, c'est très loin d'être une généralité. Je me souviens de la lecture au dernier Mâcon, sur le système full Xulyde, du Steeple Chase Trouble in Mind. Entre le CD du label SC et ce que j'avais tiré du LP (aucune correction, pas de modification de l'image stéréo, pas d'EQ, pas d'ajout de sub harmoniques pour "faire" du grave, pas de normalisation RMS "moderne", rien que le signal numérisé et restauré en clone du LP), quel écart... et quelle surprise. Je n'aurais pas imaginé qu'un label disposant des bandes master puisse en faire ça...
D'un point de vue technique, le débit de données numériques n'influe que peu. Si c'est "gâché" par des manipulations volontaires ou non, que ce soit du 16/44, du 24/96 voire beaucoup plus (effet marketing...), ça ne change pas grand chose.
Il y a bien longtemps, LINN (je crois) faisait une pub en utilisant le "Garbage in, garbage out". On peut prendre ça au pied de la lettre. Mais, maintenant, on peut aussi voir ça d'un point de vue numérique.
http://en.wikipedia.org/wiki/Garbage_in,_garbage_out reprend dans l'item "Numérisation", deux lignes qui en écrivent long... Mais ne jamais perdre de vue (et d'oreille) que la numérisation est un univers fini, contrairement à l'analogique, et que les outils dont nous disposons peuvent nous transformer en apprentis sorciers.
Pour finir, j'ai écouté des LP que j'avais numérisés il y a quelque temps, avec mon "ancien" système de lecture. Mes premières expériences avec LP12/EKOS/TROIKA et 42.5 sont ce qu'elles sont.
J'ai refait l'écoute avec ma LP21/EKOS recâblé/TROIKA TORLAI et 42.5 revisité par Franck... OUPS! Le disque est identique mais le résultat de ma numérisation est un sacré cran au dessus au sens musical du terme.
Après une bonne stabilisation mécanique de la LP21, alignement en plan de l'entrainement FUNK et passage de la TROIKA TORLAI à ARKIV_A TORLAI, le disque est toujours le même mais, mais... Là où la TROIKA est belle, l'ARKIV_A est belle et juste. Et quelle capacité de lecture, notamment des très petits signaux.
Et ensuite pourrait-on dire? Et bien, ayant atteint MON objectif (qui est différent pour tout le monde puisque touchant à des éléments subjectifs) de lecture full vintage dans l'esprit des disques de cette époque, je me suis attaqué à la source elle même, le disque. La musique y a été gravée mécaniquement. J'ai acquis une MAL les LP avec les produits qui vont bien. Cette dernière étape aurait du être la première. Le résultat est à la hauteur de l'investissement.
Et bien évidemment, la numérisation des LP en est grandement facilitée puisque la source est plus propre. J'ai ainsi pu réduire les traitement de restaurations dans de très grandes proportions, voire me passer de certains. Mais tout cela n'a de sens, du moins pour moi, qu'avec des enregistrements anciens, non réédités ou vraiment mal transférés en numérique.
En écrivant ce message, j'écoute, en dématérialisé, le "He and She" de Wynton Marsalis. La musique est servie par un enregistrement magnifique. Le "School boy", notamment, me laisse pantois... et me montre que la dématérialisation offre des possibilités immenses.
Maintenant, que ledit fichier dématérialisé (format classique en FLAC 16/44,1) soit mieux exploité par un logiciel qu'un autre...
Ainsi vont nos illusions! L'analogique est sensible, fragile et accessible physiquement. Le numérique est... le numérique. Et pourtant, avec le même système, la restitution des 0/1 diffère suivant le logiciel exploitant ces données... Étonnant, aurait dit M. Cyclopède!
Demain, sur un cahier propre, je copierai dix lignes de vinyle, dix lignes de dématérialisé. Cela m'apprendra à écouter aux portes... de bruit (toute ressemblance avec des convertisseurs A/N...).
Musicalement.