Analyse des fichiers numériques

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filip63
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par filip63 »

Une question, dont je crains que la réponse soit prévisible ... Y-a-t-il moyen de minimiser (je n'ose écrire annihiler) les effets d'un mastering intempestif ?
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naim21
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par naim21 »

filip63 a écrit : 09 déc. 2024, 18:04 Une question, dont je crains que la réponse soit prévisible ... Y-a-t-il moyen de minimiser (je n'ose écrire annihiler) les effets d'un mastering intempestif ?
Annihiler, NON.
Avec le numérique, ce qui est fait, comme on en a déjà beaucoup parlé.
Ce qui est perdu, par du MP3, par exemple, qui fait de la conversion avec pertes, l'est à tout jamais.
Ce qui est perdu, par des traitements (compressions, limitations, égalisations et j'en passe), idem. Le pire dans tout ça est que les fichiers sont édités et reconnus "Lossless" parce que FLAC, WAV ou autres. En fait, leur CONTENANT est "Lossless" mais leur CONTENU a tellement été manipulé et malmené par des traitements outranciers qu'ils ont PERDU beaucoup d'informations ET de caractère par rapport aux masters de studio.
Quand on écrase la dynamique, n'est-ce pas une perte d'informations? Quand on supprime ou masque des harmoniques, non plus? La liste est longue.
Avec un TEPPAZ des années 50/60, la seule différence qu'on entendait c'était le NIVEAU sonore. Quand la cellule était morte, ou le disque d'ailleurs, qui n'a pas mis une gomme dessus pour augmenter le niveau sonore?
Avec un système numérique actuel, on peut en entendre les différences. Mais si le CONTENU, quel que soit son CONTENANT, a été "nettoyé" de ces différences... Garbage IN, Garbage OUT.

Minimiser...
Il y a des costauds du numérique qui déclippent et restaurent des fichiers bourrinés par des "indélicats" (appelons les ainsi, c'est poli).
Ils rappellent que ça ne corrige pas tout. Ça permet simplement d'avoir un peu moins mal aux oreilles en évitant les distorsions en tous genres.
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Deb
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par Deb »

Ta crainte est justifiée Philippe…
Car ces masterings intempestifs et destructeurs sont le résultat de multiples opérations de compression pour la plus grande part, avec des paramètres techniques souvent sélectifs en fonction de la bande de fréquences, donc différents dans les basses, médiums et aiguës (pour simplifier), et avec des temps d’attaque et de retour des compresseurs que seuls ceux qui les ont paramétrés connaissent …
Impossible donc de pouvoir faire l’opération inverse pour retrouver l'original, d’autant que bien souvent quelques corrections fréquentielles sont aussi rajoutées, et parfois des effets spéciaux meme si ceci est plus rare (spacialiseurs par exemple).
La réponse est donc clairement non, hélas …
Lindemann Musicbook Combo, Harbeth M30.2 XD
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filip63
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par filip63 »

Surpris je ne suis pas ;)
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naim21
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Analyse des fichiers numériques - R.E.M. – Automatic for the People (1992)

Message par naim21 »

Comme suite logique, après Dire Straits – Brothers in Arms (1985) dont on a vu l'évolution, voyons un peu ce qui s'est passé dans les Années 1990 : La transition vers la loudness war.

Dans les albums à privilégier, il y a:
2. R.E.M. – Automatic for the People (1992) Warner Bros. Records – 9362-45055-2
• Son raffiné, bonne dynamique (~ -14 LUFS).
Image

Le loudness de l'album n'est pas le bon, sa valeur exacte étant -12.63 LUFS.
L'album a été réédité pas mal de fois et bien souvent plus mal.
Le pompon est atteint par les éditions 2017. DeLuxe avec bonus, 25ème anniversaire en CD, HiRes 24/96 ou 192, la GDL a frappé.
Le loudness album passe alors à -9.83 LUFS. Presque 3LU de différence, pas tout à fait une paille, même si on a vu pire.
La piste "Drive" en image.
Image


Par contre, une version mérite attention. Même si les avis sont partagés, HDTracks a sorti une version 24/48 en 2012.
Elle est légèrement plus dynamique (loudness album 12.89) que la version CD de 1992.
Le niveau max des pistes est aussi inférieur et n'atteint jamais le 0dBFS.
C'est cool pour la lecture. Le 0 dBTP n'est pas atteint, contrairement à la version CD, ce qui évite des distorsions ponctuelles.

Vous aimez les CD et la dynamique, la version 1992 est pour vous.
Vous aimez quand ça tabasse un peu plus beaucoup, 2017, dans le format que vous voulez (tous pareils).
La démat est possible, écoutez le 24/48 de 2012, juste pour voir.
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Analyse des fichiers numériques - Red Hot Chili Peppers – Californication (1999)

Message par naim21 »

Albums/versions à éviter :
• Red Hot Chili Peppers – Californication (1999)
• Exemple typique de compression excessive (LUFS ~ -5).


Bon, c'était écrit!
Le loudness de l'album est -5.52 LUFS.
Je n'ai jamais vu mieux, ou pire, c'est selon.
Pour ce qui est l'écoute, un mono un peu élargi dans un tube sans aucunes nuances.
Le loudness de la piste qui suit est de -4.19 LUFS! Exceptionnel, mais dans quel sens?

Ici, la piste "Easily". No more comment!
Image
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Analyse des fichiers numériques - Norah Jones – Come Away With Me, ne pas se tromper

Message par naim21 »

Albums à privilégier :
1. Norah Jones – Come Away With Me (2002)
• Exceptionnellement dynamique pour cette époque (~ -15 LUFS)


Il y a maintenant plus de 20 ans, Blue Note publie cet album, qui fait un carton dans les charts.
Salué pour à peu près tout, il l'est aussi pour son aspect technique.
Comme rappelé via chatGPT, dynamique exceptionnelle pour l'époque, en pleine GDL donc.
Ciblé avec un -15 LUFS, ce nombre est faux.
En réalité, le loudness de l'album est de -19.4 LUFS. La différence est notable. Les morceaux vont de -17.9 à -22.2.

Il faut cependant bien veiller à l'édition que l'on veut écouter.
Avec les plus de 170 parues, le choix est vaste.
Comme d'habitude, les remasterings ont "fait leur job", en bien ou pas selon ce que l'on apprécie.
Regardez l'évolution du morceau "Come away with me", je vous dis après.
Image

De gauche à droite, édition 2002, 2012 puis 2022. Ce graphe est valable pour toutes les versions numériques, HiRes ou pas.
En 2012, un bon coup de GDL/compresseur fait passer le loudness album de -19.4 à -16.0.
En 2022, on y va carrément, de 19.4 origine ou passe à 13.8.

Pour l'écoute, douceur et dynamique en 2002 (quelques cents en occaz), pêche et le reste en 2012, 2022 ravira les adeptes du niveau.
Ne vous gourez pas si vous comparez du matos, les différences de source sont grandes.

PS; je vous fais grâce des variantes qui font que tous les morceaux auront été rabotés, normalisés, modifiant ainsi l'équilibre de l'album dans son entier.
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Analyse des fichiers numériques - Green Day – American Idiot, tout espoir n'est pas perdu

Message par naim21 »

3. Années 2000 : Pic de la loudness war, beaucoup à éviter
Albums/versions à éviter :
• Metallica – Death Magnetic (2008)
• Compression extrême, mixage écrasé (~ -3 LUFS).

Surpris de lire pareil chiffre, j'ai vérifié.
Ce chiffre me semble erroné.
Le loudness de l'album varie, suivant les éditions, de -6.7 LUFS à -15.9! Ce dernier nombre est très correct, bon nombre de publications actuelles, Jazz et Classique compris, est nettement plus compressé que ça.
Cet album semble avoir fait l'objet d'un nombre impressionnant d'éditions fournissant toutes des données différentes, de -6.7 à -15.9.
Comment s'y retrouver avec tout ça?


• Green Day – American Idiot (2004)
• Très compressé (~ -6 LUFS).

Du coup, je me suis penché sur cet album.
Bon, là, pas d'erreur, c'est bien du -6 LUFS. 2004 ne faisait pas dans la dentelle.
Le titre éponyme "American idiot" envoie du lourd, c'est le moins qu'on puisse dire.
Quant aux paroles, si elles n'engagent que leur auteur, que datent-elles de 20 ans!?
Revenons à notre sujet et regardons.
Image
Trois versions, plus ou moins longues, mais tout aussi délicatement passées au mixeur, disons plutôt robot-coupe! :malin1:
Bien garni autour du 0, pas à dire, dans la catégorie nuances, on fait mieux.
Je ne vous parle même pas des autres chiffres, je pense que les images en disent suffisamment.

Mais, car il y a un mais, 2024 a vu une édition anniversaire 20 ans paraitre. Et, miracle!
Image
Le loudness de l'album sort -10.5!
Comme quoi, si on veut, on peut. Les artistes ont vieilli. Vingt ans plus tard, auraient-ils exprimé une autre volonté? ;-)
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Analyse des fichiers numériques - Taylor Swift "1989", évolutions

Message par naim21 »

4. Années 2010 : Retour à une meilleure qualité
Albums/versions à éviter :
• Taylor Swift – 1989 (2014)
• Compression élevée pour la radio (~ -8 LUFS).


1989. Album qui a marqué l'histoire de la musique Pop... et ce n'était qu'un début.
Le loudness de l'album est effectivement de -8.5.
L'objectif de marquer oreilles et esprits est atteint, au vu des récompenses décernées.

Prenons la piste "Blank Space", titre qui sera le second single de l'album. Regardez!
Image
Bon, c'est bien rempli, MAIS!
C'est tellement bien construit que ça sonne comme pas possible!
Le MIX est vraiment bien foutu, le grave cogne "utile" et descend proprement un peu en-dessous de 40Hz.
Tous les ingrédients ont été utilisés pour réaliser un Hit qui passe à la radio.

Tout est tellement propre, que le bouton de volume "monte tout seul". Objectif atteint pour l'artiste et la production.

La suite va être un peu "technique" et, même si vous vous en foutez complètement, ça pourrait quand même vous intéresser un chouia.
Je ne vous bassine pas avec des captures d'écrans de données concernant cette piste, pas de plus value, sauf à vous montrer que les éléments sont réels et factuels.

En écoutant, normalement au départ, puis fort ensuite, j'ai constaté que ça se "durcissait" de temps en temps. Ça coince un peu sur les crêtes.

Alors, c'est parti pour un peu de technique.
La piste a son niveau peak à 0 dBFS, comme toutes les autres au demeurant.
Vous vous souvenez, ce plafond de verre en audio-numérique qu'il ne faut pas franchir. Là, soit, il n'est pas franchi. Tant mieux. Les DAC ne seront pas "bouleversés" par des 0&1 qu'ils ne savent pas traiter correctement.

Souvenez-vous, là encore, du fait que la conversion analogique/numérique réalise ses encodages en faisant des approximations.
Ainsi, ici, le CONTENU TIENT BIEN DANS LE CONTENANT NUMÉRIQUE, rien ne dépasse du 0 DBFS.
Seulement voila, dans le sens inverse, le DAC qui fait la conversion numérique/analogique va "traiter" ces approximations.
Et c'est là qu'intervient la donnée 0 dBTP, soit la vraie valeur en dB que vont se prendre les circuits du DAC pour "sortir la musique".
Bien évidemment, vous vous doutez bien que si le peak numérique de la piste est 0 dBFS, le process d'analyse va indiquer 0 dBTP.
Alors, j'ai "travaillé" le fichier pour voir à quel moment la valeur dBTP redescendait EN DESSOUS de 0.
J'y suis allé progressivement et ai fini par "redescendre" la valeur de peak (numérique donc) à -0,7 dBFS.
Les crêtes dBTP (analogiques) sont (enfin) passées à -0,14 dBTP.
Je ne sais pas ce que les techniciens ont fait pour que ce fichier soit aussi propre et cogne autant. Leurs process sont PRO et hors de notre portée.
Toujours est-il que la piste ainsi "calmée" est devenue, du moins avec mon système de fête foraine, nettement plus agréable à fort volume.

En faire un tout petit peu moins en termes de niveau de sortie global n'aurait pas nui au résultat final... et aurait évité quelques artefacts audibles avec un système précis. Au fait, mon fichier de travail était un 24/44, résolution bien adaptée.

La suite quant à ce disque.
Taylor Swift surfant sur la vague du succès, elle a fait éditer une version anniversaire de son "1989".
Il s'agit de "1989 - Taylor's Version", avec plein de pistes bonux.
Le loudness de l'album est de -8.6, quasiment inchangé par rapport à la version originale.
Les pistes sont avec des peak à 0 dBFS ou très très près de cette valeur plafond.

Mais, car il y encore un mais, qu'en est-il lorsque VOUS jouez ce disque?
Qu'en est-il avec VOTRE ressenti musical une fois la musique passée de 0&1 à ondes sonores à écouter et entendre avec vos oreilles?
J'ai vérifié le VRAI niveau peak de la même piste (0 dBTP au départ comme il se doit).
Et la, surprise, du moins pour moi.
Il a fallu -1.7 dB pour passer le niveau sonore de la piste à -0.16 dBTP! 8|

J'ai comme l'impression que les outils PRO de la GDL ont fait bien des progrès en quelques années.
Si le CONTENU tient bien dans son CONTENANT numérique, le passage en analogique, pour qu'on l'écoute, fournit encore PLUS DE NIVEAU.
Gagner 1 dB en volume ressenti peut paraitre peu dans l'absolu.
En remettant les choses dans le contexte d'écoute, le plus fort étant toujours interprété comme le meilleur, l'édition "Taylor's Version, DeLuxe" (format 24/48) sera "un cran au-dessus".
En gros, passer de la version de 2014 à celle de 2023 fait automatiquement monter un peu le bouton de volume.
Comment votre DAC prend-il tout ça en voyant ce niveau à traiter? Qui sait?

Le CONTENANT est ici utilisé à ses limites et l'augmentation de niveau sonore ressenti se fait ensuite à la conversion lors de la lecture!
La GDL, dans ce cas précis, semble bien disposer de nouvelles technologies très affutées. :super: :amen:
Modifié en dernier par naim21 le 12 déc. 2024, 18:59, modifié 1 fois.
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Analyse des fichiers numériques - GDL, qu'en pense Spotify?

Message par naim21 »

La plateforme Spotify explique comment et pourquoi elle normalise les niveaux sonores.

Normalisation du niveau sonore
Les fichiers audio nous sont fournis à différents volumes.
Nous utilisons la normalisation du niveau sonore de sorte à uniformiser les titres à fort ou à faible volume, créant ainsi une expérience plus homogène.
Remarque : le lecteur web et les appareils tiers (par exemple, les enceintes et les télévisions) n'utilisent pas la normalisation du niveau sonore.

De quelle manière ajustons-nous le niveau sonore ?
Nous ajustons les titres à -14 dB LUFS, selon la norme ITU 1770 (Union internationale des télécommunications).
Nous normalisons un album entier en même temps, la compensation de gain reste donc la même entre les titres. Cela signifie que les titres les plus doux sont conformes à vos attentes.
Nous ajustons les titres individuels lors de la lecture aléatoire d'un album ou de l'écoute de titres provenant de plusieurs albums (par exemple, écoute d'une playlist).

La compensation de gain positive ou négative est appliquée à un titre durant sa lecture;
- Un gain négatif est appliqué à des masters forts afin d'atteindre un niveau sonore de -14 dB LUFS. Cela réduit le volume par rapport au master, aucune distorsion supplémentaire ne se produit.
- Un gain positif est appliqué à des masters moins forts afin d'atteindre un niveau sonore d'environ -14 dB LUFS. Nous prenons en compte la marge du titre, et laissons 1 dB de marge pour le codage avec perte afin de préserver la qualité sonore.
Exemple : si le niveau sonore d'un titre est de -20 dB LUFS et que sa crête vraie (True Peak) maximale est de -5 dBFS, nous augmenterons le titre jusqu'à -16 dB LUFS.

Les auditeurs Premium peuvent également choisir les niveaux de normalisation du volume dans les préférences de l'appli afin de compenser le rendu dans un environnement bruyant ou silencieux.
- Élevé : -11 dB LUFS
Remarque : nous définissons ce niveau indépendamment de la crête vraie (True Peak) maximale. Nous appliquons une limite afin d'éviter une distorsion ou une coupure des titres doux et dynamiques. Le limiteur est réglé de sorte à s'activer à -1 dB (valeurs du sample), avec un temps d'attaque de 5 ms et un temps de décroissance de 100 ms.
- Normal : -14 dB LUFS
- Silencieux : -19 dB LUFS

Conseils de mastering
La normalisation du niveau sonore signifie que nous ne jouons pas toujours votre titre au niveau où il a été masterisé;
- Ciblez un niveau sonore de -14 dB LUFS intégrés pour votre master et faites en sorte qu'il soit toujours inférieur à -1 dB TP (True Peak, ou crête vraie) maximum. C'est la meilleure solution pour les formats avec perte (Ogg/Vorbis et ACC) et cela permet d'assurer qu'aucune distorsion supplémentaire n'est ajoutée lors du processus de transcodage.
- Si votre master est supérieur à -14 dB LUFS intégrés, assurez-vous qu'il ne dépasse pas -2 dB TP pour éviter une distorsion supplémentaire. En effet, les titres plus forts sont plus susceptibles d'être sujets à une distorsion supplémentaire lors du processus de transcodage.


Le "1989" de Taylor Swift, dans ses deux éditions, devient ici un cas d'école.
Spotify privilégie la qualité de l'émission en évitant, autant que faire se peut, les distorsions générées par des masterings "aux limites".
Spotify permet aussi à certains clients de choisir le niveau de normalisation suivant que lieu d'écoute est bruyant, normal ou silencieux.
En vrai, la plateforme vous fournit 3 niveaux de compression que VOUS gérez ( Sujet évoqué ici).
A ces distorsions, s'ajoutent encore celles provoquées par les transcodages (passage d'un format lossless à un format avec pertes de données par exemple).

En espérant que notre paysage sonore s'apaise un peu après cette course effrénée au "toujours plus".
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Analyse des fichiers numériques - Données parfois fausses

Message par naim21 »

Troubadour a écrit : 03 déc. 2024, 21:03 Voici une liste d’albums pour chaque décennie, incluant des exemples à privilégier pour leur dynamique sonore et des éditions à éviter à cause de la compression excessive liée à la loudness war.

1. Années 1980 : Privilégier les éditions originales

Albums à privilégier :

1. Dire Straits – Brothers in Arms (1985)
• Dynamique exceptionnelle (LUFS ~ -18). Exact et même mieux -22.5 LUFS en 1985 voir le détail ici
2. Michael Jackson – Thriller (1982)
• Plage dynamique large, mixage équilibré. Exact -18 LUFS. Après 2000, ça se gâte.
3. Pink Floyd – The Final Cut (1983)
• Une des meilleures dynamiques de l’époque. Exact albums -19.7 LUFS en 1983. Si vous aimez la GDL, 2018 est pour vous -11.7.
4. Peter Gabriel – So (1986)
• Dynamique excellente, subtilité préservée. Exact -14.8 LUFS. Dès 2012, la GDL arrive jusqu'à -10!
5. The Police – Synchronicity (1983)
• Très fidèle, avec une belle maîtrise sonore. Exceptionnel! -21.0 LUFS en 1983! . Tout ce qui vient ensuite prend 3, 4 jusqu'à 7dB de compression (2003).

Albums/versions à éviter :

• Éviter les remasters des années 2000 de ces albums, souvent compressés pour « moderniser » le son. Exact. La GDL va jusqu'à DOUBLER le niveau de sortie. Compressions parfois supérieures à 6dB. Si vous êtes adeptes du niveau sonore, c'est pour vous. Les distorsions du SON ne sont pas une option. ::d

2. Années 1990 : La transition vers la loudness war

Albums à privilégier :

1. Nirvana – Nevermind (1991)
• Édition originale : dynamique décente, rock brut. Exact, albums -13.2 à 13.9. LUFS. Si vous aimez la GDL, les rééditions, HiRes ou pas, vont jusu'à -8 LUFS hyper compressées.
2. R.E.M. – Automatic for the People (1992)
• Son raffiné, bonne dynamique (~ -14 LUFS). Presque vrai pour 1992. Le détail ici
3. Massive Attack – Mezzanine (1998)
• Belle profondeur sonore malgré une compression modérée. Exact, album -11 LUFS
4. Radiohead – OK Computer (1997)
• Excellente production, ambiance immersive. Sans doute pour les aficionados mais album -9.8 LUFS. La GDL frappe déjà bien fort. Les éditions ultérieures vont encore au-delà!
5. Sheryl Crow – Tuesday Night Music Club (1993)
• Dynamique soignée, sans exagération. Exact, album -14.6 LUFS

Albums/versions à éviter :

• Red Hot Chili Peppers – Californication (1999)
• Exemple typique de compression excessive (LUFS ~ -5). Exact. le détail ici

3. Années 2000 : Pic de la loudness war, beaucoup à éviter

Albums à privilégier :

1. Norah Jones – Come Away With Me (2002)
• Exceptionnellement dynamique pour cette époque (~ -15 LUFS). Vrai et même mieux. Voir le détail ici. Attention, DEUX versions en 2002. L'édition CD de 2002 est pareille que la 2012.
2. Beck – Sea Change (2002)
• Mixage superbe, respect de la dynamique (~ -14 LUFS). Vrai pour 0694935372 et UDCD 780. Les autres sont GDL.
3. Wilco – Yankee Hotel Foxtrot (2002)
• Belle profondeur et subtilité. Exact, album -12.3 LUFS.
4. Daft Punk – Discovery (2001)
• Compression présente mais bien gérée. Exact en gros -13 LUFS
5. The White Stripes – Elephant (2003)
• Un album brut, dynamique correcte pour du rock. Exact MAIS! En 2003, -10.5 LUFS. En 2023, AP réédition, mastering Sterling Sound et LUFS -17.5! 8| Niveau divisé par plus que deux. Volonté artistique? Une redécouverte... sans les distorsions provoquées par les compressions de dynamique de 2003.

Albums/versions à éviter :

• Metallica – Death Magnetic (2008)
• Compression extrême, mixage écrasé (~ -3 LUFS). Inexact. Voir quelques données ici.
• Green Day – American Idiot (2004)
• Très compressé (~ -6 LUFS). Exact. Voir ici.

4. Années 2010 : Retour à une meilleure qualité

Albums à privilégier :

1. Daft Punk – Random Access Memories (2013)
• Dynamique et profondeur excellentes (~ -14 LUFS). Inexact. LUFS album -11
2. Adele – 21 (2011)
• Belle production vocale, compression modérée (~ -11 LUFS). C'est inexact. La compression est importante. Le loudness album est de -8.5.
3. Leonard Cohen – You Want It Darker (2016)
• Équilibre subtil entre clarté et émotion. Exact. Enregistrement et mastering rares. LUFS album -16.5
4. Hans Zimmer – Interstellar (Soundtrack) (2014)
• Dynamique exceptionnelle pour une bande-son (~ -16 LUFS). Exact. La bande SON dans toute sa splendeur. Attention, "Dreaming of the crash" descend très très bas. Le 33Hz masque le 16 qui est presque au même niveau.
5. Fleet Foxes – Helplessness Blues (2011)
• Respect de la dynamique, ambiance naturelle (~ -12 LUFS). Presque. -10.8 LUFS

Albums/versions à éviter :

• Taylor Swift – 1989 (2014)
• Compression élevée pour la radio (~ -8 LUFS). Exact MAIS à écouter quand même. Quelques explications pourquoi ici.

5. Années 2020 : Normes modernes (streaming-friendly)

Albums à privilégier :

1. Billie Eilish – When We All Fall Asleep, Where Do We Go? (2019)
• Mixage intimiste, compression modérée (~ -13 LUFS). Inexact. Compression importante. Loudness de l'album -9.5.
2. Dua Lipa – Future Nostalgia (2020)
• Son dance moderne bien maîtrisé (~ -12 LUFS). Inexact. Compression importante. Loudness album -7.3.
3. Taylor Swift – Folklore (2020)
• Mélodies subtiles, bonne dynamique (~ -14 LUFS). Inexact. Compression importante. Loudness album -9.8
4. Nick Cave – Carnage (2021)
• Une production respectueuse de la dynamique. Exact. Très bon enregistrement . Album -14.6 LUFS
5. Hildur Guðnadóttir – Joker (Soundtrack) (2020)
• Immersion sonore exceptionnelle (~ -16 LUFS). Inexact. -14.4 LUFS

Albums/versions à éviter :

• Rare dans cette décennie grâce aux normes comme -14 LUFS pour le streaming. Toutefois, certains genres pop/EDM peuvent encore présenter une compression excessive.

Conseil pour choisir les versions :
1. Privilégie les éditions originales ou audiophiles (ex. Mobile Fidelity, Analogue Productions).
2. Évite les remasters des années 2000, surtout pour les albums des années 1980-1990.
3. Si possible, vérifie les niveaux LUFS ou cherche des critiques audiophiles pour les recommandations.

Tu veux des liens vers des versions spécifiques ou des comparatifs pour un album particulier ?
Bon, ben c'est fait.

Les données du net concernant les effets de la GDL sur les publications citées sont parfois justes ou (souvent) éloignées de la réalité.
Avec le listing présent, les datas sont vérifiées.

Il est vrai que MFSL/AP proposent des fichiers propres. Leurs corrections acoustiques peuvent cependant ne pas être au goût de tout le monde, quoi de plus normal dans un milieu aussi subjectif que le SON?!

Si les LUFS sont à vérifier, autant prendre des outils normés afin de ne pas se retrouver avec des données erronées.
Le conseil ne fait pas mention ou rappel des "DR". A juste raison. S'il donnent "une idée" de ce que contient un fichier ou une piste, ils sont souvent différents en fonction du système qui les a créés.
Pour celles et ceux qui veulent/voudraient aller plus loin, en plus des LUFS, regarder ce qui se passe avec les dBTP peut être utile.
J'en ai touché deux mots et si Spotify recommande de ne pas dépasser -1 ou 2 dBTP, ce n'est pas pour faire joli.
Éviter les distorsions, ou du moins ne pas en générer encore d'autres, c'est tout à leur honneur.
Ne pas oublier que, désormais, si nos sources musicales sont essentiellement des 0&1, nous n'écoutons pas (encore) directement ces chiffres.
Et le passage de chiffres à musique analogique n'est pas chose aisée.
Ne rendons pas la tâche encore plus difficile qu'elle n'est à nos (chers) DAC.

Si nous ne savons pas tout à ce(s) sujet(s), nous en savons quand même un peu plus.
Autant choisir un carburant adapté à nos attentes (et nos machines) pour écouter ou découvrir la/les Musique(s) dans de bonnes conditions.
Parfois, la Source n'est pas aussi pure qu'on l'imagine... <:)
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naim21
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Analyse des fichiers numériques; Et les Vinyles dans tout ça?

Message par naim21 »

Il y a peu, Manu évoquait les platines et leurs nécessaires compléments, les disques d'avant 1985.


L'image ci-dessous est symptomatique d'une certaine "époque".
Image

C'est une capture d'écran (morceau en totalité) d'un test de lecture d'un vinyle.
Typique d'une lecture mécanique avec le disque "presque plan" et la mécanique générant son lot de très basses fréquences.
La cellule n'a pas une heure de fonctionnement après sa révision chez le constructeur (VDH), le bras itou (DP8).
Ce (nouveau) compromis mécanique est à maitriser après tant d'années passées avec EKOS et MC LINN.

Le disque lu est Nougayork 242226-1 WEA (Claude Nougaro s'étant fait virer par Barclay) paru en 1987.
Le CD battait son plein, les petits livres de couleur aussi, notamment pour l'édition musicale.

Regardez à droite de l'image.
Le pic à 37kHz est une des "signatures" de ma SSL SiX analogique. Seul artefact haute fréquence, je suis plutôt chanceux quand je vois tout ce que contiennent nos fichiers numériques HiRes.
Non, regardez un peu avant, juste après 20 500Hz.
Ça ne vous rappelle pas quelque chose?
Et ben oui, les laques LP étaient tirées des épreuves destinées au numérique.
En 1987, on ne savait pas gérer ce qui s'approchait de 44/2, soit 22 kHz, au point de filtrer drastiquement TOUT ce qui dépassait 20 500.
Et on le retrouve sur le vinyle.
C'est un bon début pour le couple bras/MC tout beau, tout neuf. Il sait faire le distinguo entre musique et le reste. Tout comme il me montre, dans les passages calmes, le 15.7 des écrans cathodiques d'alors. Ça lit, au moins précisément, c'est déjà ça.

Voici donc un exemple de vinyle paru à l'ère du CD (1987) qui montre que les préconisations des Majors étaient bien mises en œuvre.

PS; le vinyle est un peu plus dynamique que le CD (environ 3 LUFS, c'est pas rien).
Mon test en 24/96 ne sera d'aucune utilité si je veux tirer un needledrop de ce vinyle (édité à partir de numérique en 44).
Ce format me permettra, le cas échéant, d'être plus précis lors de la "restauration" dudit LP, c'est tout.
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manu67
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par manu67 »

Je pense qu’il y aura bientôt un marché de niche à saisir pour la boîte qui arrive à proposer les albums dans leur version originale, non retouchée
Si cela est possible et autorisé par les maisons de disques?

J’ai passé Thriller de MJ cette semaine,
version vinyle, du peps, de l’impact, de l’aération, bref, gros gros plaisir
Version qobuz en streaming, une daube, c’est plat, mou, petit

Qui décide de nous imposer cette m...e?
CB : Nait *3, Nait2 *2
Nac 12v2 *2, Nac 12v3, Nac 12SP, Nac 22, Nac 32bd, Nac 32.5 *2, Nac 42 short case *2, Nac 42.5, Nac 42XO *2, Nac 62 *2
Nap 90, Nap 110 short case *2, Nap 110, Nap 120, Nap 140, Nap 160bd, Nap 160 *2, Nap 250bd *2, Nap 250, Nap 135
Naps, Snaps bd, Snaps bd DR, Snaps *3, Hicap *5, Naxo 3-6, Pnag, Nat 101
Olive : Supercap, Nait3R *2, Naxo 2-4 Black : UnitiQ2
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naim21
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par naim21 »

manu67 a écrit : 15 déc. 2024, 18:15 Je pense qu’il y aura bientôt un marché de niche à saisir pour la boîte qui arrive à proposer les albums dans leur version originale, non retouchée
Si cela est possible et autorisé par les maisons de disques?

J’ai passé Thriller de MJ cette semaine,
version vinyle, du peps, de l’impact, de l’aération, bref, gros gros plaisir
Version qobuz en streaming, une daube, c’est plat, mou, petit

Qui décide de nous imposer cette m...e?
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Au(x) décideur(s), belle et bonne question!
Apparemment, ils savent... mais NOUS payons, parfois le prix fort, très fort. :mdr3:
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Troubadour
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Re: Analyse des fichiers numériques

Message par Troubadour »

https://dynamicrangeday.co.uk/award/

Tout n’est pas perdu Bruno !

Et merci pour tes analyses et d’avoir « corrigé » les fautes de chatGPT !
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